M.Valerius Martialis

(poeta Hispanus, I s.)

Epigrammata, Liber XIII

[ Francogallica conversio / traduction française ]

[ Commentarium / commentaire ]

 

LIV. Perna

Cerretana mihi fiat vel missa licebit

de Menapis: lauti de petasone vorent.

 

Francogallica conversio / traduction française :

LIV. Le jambon

S'il m'est permis d'avoir celui de Cerdagne, ou bien celui qu'on expédie

des rivages de la Belgique, les riches peuvent manger de leur jambonneau !

(Conversio O.Rimbault)

 

Commentarium / commentaire :

Sal ab ora maritima usque Ceretaniam et Capcirium transferebatur :"Apud Ceretanos, scripsit Strabo (Augusto imperatore), optimae pernae conficiuntur quae Cantabricis (pernis) aemulae sint illisque incolis vectigal sunt." Etenim illa M.Valerii Martialis verba de Cerretana perna monstrant tunc exportatos esse, praeter venditos sales, cibos regioni proprios. Quicumque XXI° saeculo illud epigramma legit subridet cum scit "Cerretanam" generatimque Catalaunicam suillam hodie non minus famosam esse.

Le sel était transporté du rivage de la mer jusqu'en Cerdagne et au Capcir : "Chez les habitants de la Cerdagne, écrit Strabon (à l'époque d'Auguste), on fait d'excellents jambons qui sont dignes de ceux des Cantabres (sur l'autre versant des Pyrénées), et qui sont pour les habitants une source de revenus." De fait, ces propos de Martial au sujet du jambon de Cerdagne démontrent qu'à l'époque, en plus du commerce du sel, on exportait les spécialités de la région. Quiconque lit cet épigramme au XXIe siècle sourit lorsqu'il sait que la charcuterie de Cerdagne et plus généralement de Catalogne n'est pas moins fameuse de nos jours.

 

(Bibliographia : Le Pays Catalan, t.I, p. 80, sous la direction de Jean Sagnes, de l'Université de Perpignan, avec J.Abelanet, E.Frenay, A.Marcet-Juncosa, P.Ponsich, 1983)