MISCELLANEA (3)

De nuntiis – Des nouvelles

(Ch.Dumaine, Conversations latines – III)

 

Num quidnam novi ? Num quid novi fertur ? Recens nihil audívi. Nihil est novi. Nihil dicam vobis inaudítum : jámdiu est factum (1).

Núntium bonum, jucundum, exoptátum (aut :) optatíssimum accépi.

Bene núntias ; probe narras ; magnam voluptátem núntias.

Nuntium áffero malum, tristem, adversum, gravem, acerbum. Magnum vobis perículum impendet. Vosne ita míseros esse ! Vosne in tantas aerumnas incidisse (2) ! Sed haec háctenus.

Parísias res nunc áccipe.

Unde tibi notae sunt ?

A fratre Parísiis réduce.

Vera est fabella : óperae prétium est atténdere.

De bello, si quid (3) scis, velim cértior fíeri. Si quid novi accíderit, rogo sciam ; cura ut sciam.

O bone, num ignóras ? Missa est a Caésare laurus ob ingentem victóriam.

Ecce núntius jam diu exoptatíssimus.

Exoptátum rumórem audívi. Laeta ómnia (4) audívi. Praecláre se res habet. Procédunt omnia próspere.

Qui scis ? Unde hoc scis ?

Haec modo a Paulo accépi.

Reddidisti animum ! Magno me liberasti (= liberavisti) ónere !

Profecto sic est ; haud dúbium est. Hoc nemo nescit. Res nota est pervulgatáque apud omnes.

Quid Davus narrat ?

– Nil prorsus.

Potésne mihi verum dícere ?

- Nil facílius.

Nescio quid narres. Num cógitas quid dicas ? Verúmne est annon ? Verumne an falsum ? Quaero verum sit necne. (5)

Vero vérius est. Sic est factum.

Proh, aníles fabellae ! Mira (4) narras. Haec ómnia (4) et dicuntur et creduntur stultíssime.

De Marcellíno quaeris ; vis scire quid agat. Néscio.

Quisnam homo est ? Qua fácie est ?

Notus est mihi nómine tantum. Eum de fácie tantum novi. Visus est mihi homo esse bellus (6) ; sed percontári pótero.

Vir iste de quo sciscitáris est spectatíssi-mus bonísque viris (7) probatíssimus. In se spéciem fert boni viri.

Quis est ille quem vídeo procul ? Estne Hégio, congerro noster ? Si satis cerno, is est hercle ! Homo amícus nobis jam a púero. Quam gaúdeo !

Quinam sunt hódie urbáni sermúnculi ? Nihílne novárum rerum affertur e pátria ? Num quid novi de nostrátibus accepisti ? Quid novi ?

Novi quidem permultum, at nihil veri. Novárum quidem rerum satis, at nihil comperti. Nova permulta, at exploráti nihil. Rumóres afferuntur permulti, sed dúbii. Nihil hábeo praeter ea quae jactantur in tonstrínis, in públicis vehículis et in návibus.

Hic est rumor, sed cura ne proferátur. Multa saepe finguntur. Famigeratóres multa fingunt falsósque dispergunt rumóres. Noli ómnia audíta referre.

Taedet me tot ineptiárum (8). Ista parvi pendo (9).

Mihi renuntiátum est de óbitu fratris tui. Cujus de morbo ne rumor quidem ad me vénerat. Ne ténuem quidem ea de re luctuósa auditiónem accéperam. Ei tanta erat modéstia quantum ingénium. Miserandus es ; dolóre tuo maéreo. Vicem tuam dóleo !

Nuntiátum erat de imperatóris morte ; hódie de réditu ejus fama affertur : cui credam ?

Homo de cujus successióne ágitur (10) amplum relíquit patrimónium quod unciátim compárserat.

 

 

Y a-t-il quelque chose de nouveau ? Dit-on quelque chose de nouveau ? Je ne connais rien de récent. Il n'y a rien de nouveau. Je ne vous dirai rien que vous ne sachiez. Tout est déjà vieux. (1) Gram. p.121, IV 2°.

J'ai reçu une bonne, une agréable nouvelle, une nouvelle que je souhaitais, que je désirais vivement.

Tu me donnes une bonne, une excellente nouvelle, une nouvelle qui me fait grand plaisir.

J'apporte une mauvaise, une triste, fâcheu-se, pénible, cruelle nouvelle. Un grand danger vous menace. Faut-il que vous soyez si mal-heureux ! Faut-il que vous soyez tombés dans de telles inquiétudes ! Mais, en voilà assez sur ce sujet. (2) Gram. p.99, I.

Ecoute maintenant les nouvelles de Paris.

De qui les tiens-tu ?

De mon frère (qui est) de retour de Paris (redux, réducis, adj.).

L'histoire est vraie : elle vaut la peine qu'on y prête attention.

Si tu sais quelque chose de la guerre, je voudrais bien en être informé. S'il est arrivé quelque chose de nouveau, fais-le moi savoir ; aie soin que je le sache. (3) Gram. p.43, I 1°.

Mon ami, tu ne sais donc pas ? César a envoyé une couronne de laurier, en l'honneur d'une grande victoire.

Voici une nouvelle attendue depuis long-temps.

Il court un bruit très heureux. Je n'ai appris que d'heureuses nouvelles. L'affaire marche très bien. Tout marche bien. (4) Gram. § 32, 2°.

Comment le sais-tu ? D'où le tiens-tu ?

Je viens d'apprendre ces nouvelles de Paul.

Tu me rends la vie ; tu me délivres d'un grand poids !

Assurément il en est ainsi ; ce n'est pas douteux. Personne ne l'ignore. La chose est connue et divulguée partout.

Que raconte Davus ?

– Rien du tout.

Es-tu capable de me dire la vérité ?

- Rien de plus facile.

Je ne sais pas ce que tu dis. Penses-tu à ce que tu dis ? Est-ce vrai ou non ? Est-ce vrai ou faux ? Je demande si c'est vrai ou non.

(5) Gram. § 128, II et § 229, 2°.

C'est plus vrai que le vrai. C'est ainsi que cela s'est passé.

Oh ! des contes de bonne femme ! Tu nous racontes là des choses merveilleuses. Il faut être fou pour dire et croire tout cela.

Tu t'informes de Marcellin ; tu veux savoir ce qu'il fait. Je n'en sais rien.

Quel homme est-ce ? Quel air a-t-il ?

Je ne le connais que de nom. Je le connais seulement de vue. Il m'a fait l'effet d'un homme aimable ; mais je pourrai m'informer.

(6) Gram. § 233.

Cet homme dont vous vous informez est un personnage très en vue et fort estimé des honnêtes gens. Il a tout l'air d'un brave homme. (7) bonis viris = datif.

Quel est cet homme que je vois là-bas ? N'est-ce pas Hégion, notre (ou : mon) camara-de ? Si j'y vois clair, assurément c'est lui, mon vieil ami depuis l'enfance. Que je suis heureux !

Quels sont aujourd'hui les cancans de la ville ? N'est-il venu aucune nouvelle de notre pays ? N'as-tu rien appris de nouveau au sujet de nos compatriotes ? Quoi de neuf ?

Des nouvelles, il y en a sans doute beaucoup, mais rien de vrai. Il y a pas mal de nouvelles mais rien de certain. Il y a énormément de bruits nouveaux, mais rien de prouvé. On rapporte des bruits très nombreux, mais douteux. Je ne sais que ce que l'on raconte dans les salons de coiffure, dans les transports en commun et sur les bateaux.

Voilà ce qu'on dit ; mais veille à ce qu'on ne le répande pas. Les porteurs de nouvelles en inventent beaucoup et répandent de fausses rumeurs. Ne répète pas tout ce que tu entends.

Je suis rebattu de tant d'inepties. J'en fais peu de cas. (8) Gram. § 124. - (9) Gram. p.117, I.

On m'a fait part de la mort de votre frère. Je n'avais même pas entendu parler de sa maladie. Je n'avais pas reçu la plus petite nouvelle de ce douloureux événement. Il avait autant de modestie que de talent. Vous êtes à plaindre et je partage votre douleur. Je suis affligé pour vous.

On avait annoncé la mort du général ; aujourd'hui, on entend dire qu'il est de retour : qui faut-il croire / à qui faut-il se fier ?

L'homme de la succession duquel il est question a laissé un riche patrimoine qu'il avait amassé sou à sou ("once par once").

(10) Explication de l'expression "de cujus" employée dans le langage des notaires pour désigner le défunt.