MISCELLANEA (1)

Ad colloquendum - De la conversation en général

(Charles Dumaine, Conversations latines, II)

Mihi tecum loquendum est (1). Volo te paucis (2). Te tribus verbis volo álloqui.

Quid habes dicendum ? (3)

Ausculta paucis et quid ego te velim scies (4).

Ausculto : lóquere quid velis (5).

Tibi ego dico, annon ? Age vero, responde. Quin respondes ? Num obsurdescis ?

Équidem non audívi ; voce contende. Primum considámus, quaeso.

Quanam lingua utémur ? Latína an Gállica ?

Sine me tentáre Latíne loqui (6). Si peccávero (7), si quid in oratióne mea claudicáverit (7), reprehendes : qua de re ego tibi máximam habébo grátiam.

 

Cur vidéris tristis ?

- Rogas quid causae fúerit cur tristis ego sim ? Ausculta semel, ne mihi saépius ad rem tam acerbam redeundum.

Satis jam verbórum est ; satis supérque dictum est. De his rebus desistámus dícere ; in siléntium ábeant. Ne jam plura dicámus. Missa haec fac.

Num hoc forte audivisti ? Secréto audívi, tecum habéto (8). Tu hoc silébis.

Ne metúeris (9). Nihil est quod extimescas (10) : sub diem non rápiam.

Potisne ut désinas ?

Tenesne quod dixi ?

Téneo : novi rem omnem. Rem acu tetigisti. Rem tenes ; recte dicis. Perge.

Quid est quod rides ?

Jocóne an sério ? Perpétuo nugáris. Nihil agis nisi nugas. Aufer cavillam !

Extra jocum ; remóto joco ; bona fide ; ex ánimo.

Cujusnam est loqui ? Tuum (10).

Quod dicam non repério.

Dic, age ! Depressa (sive :) submissa voce lóquere (5).

Éloquar an táceam ? Cur táceam non vídeo ; sed brevi praecídam.

Ea dicam quae mihi erunt in promptu.

Quin taces ?

Non possum non loqui. Tenéri non pótui quin hoc declarárem.

Non erat profecto cur siléres.

Dic verum mihi ; dic, amábo.

Dicam tibi tunc demum cum usus poscet. Id étiam me tacente intélligis.

De gestu intélligo quid respóndeas.

Vis loquar aperte ? – Sane quidem.

Multi áliud dicunt ac séntiunt ; aliud dicunt, aliud cógitant. Ego dico ut res est. Numquam blandítias dico.

Scite et diserte lóquitur. Expedíte, distincte lóquitur ; sed non tam bene scribit quam dicit. Latíne autem ádmodum inquináte loquitur.

Cave ut recte commodéque eloquáris.

Nullum verbum próloqui pótui : lingua haéserat metu. Res e memória excésserat.

Disce bene loqui et non jam timébis.

Noli inconsideráte loqui sicut psíttacus ; consulto semper lóquere et cave ne quos offendas.

Nonnulli in sermónibus esse hóminum volunt ; sed in varios sermónes íncidunt. Se quidem dant in sermónem : quantis autem in fábulis sunt ! Malo de me siléntium esse : linguas quam máxime vitémus.

Perpétuas verba : vocem, quaeso, cóntine. Linguae témpera.

Nemo jam verbum faciébat ; tandem aliquando contícuit.

Sine tibi respóndeam (sive :) sine me tibi respondére.

Quid eloquímini ?

Sermo circa bellum est.

Quid censétis ?

Bellum istud fore diuturnum et gravíssimum.

Abhorrent aures a commemoratióne ista. Sermónem álio transferámus. Id nihil áliud quam dolórem meum exúlcerat.

Ne dóleas plus nímio. Plura desinámus dícere et quod nunc instat agámus.

Parce quéstibus. Salúbrius est effúse ridére. Cum vacábit, fábulas réferam várias quae risum vobis movébunt. Risum profecto vix tenébitis. Imo cachinnabímini.

Gaudia praecípio. Aúdiam lubens (vel libens) ; ego quoque fábulas fabulis pensábo. Nunc mihi properandum est ad negótia mea. Nimis loquáces fúimus.

J'ai à te parler. J'ai deux mots à te dire.

(1) Gram. § 125. (2) Sous-entendu : verbis álloqui. - Les Romains disaient :"J'ai trois mots à vous dire" -

Qu'as-tu à dire ?

(3) Gram. p.101, V, 2° et § 188, N.B.

Ecoute un peu et tu sauras ce que je te veux. (4) Gram. § 227, 228, 229.

J'écoute : dis ce que tu désires. (5) lóquere = impératif sg. du verbe déponent loquor, loqui.

Est-ce à toi que je parle ou non ? Mais, réponds donc. Pourquoi ne réponds-tu pas ? Est-ce que tu deviens sourd ?

A la vérité, je n'ai pas entendu ; parle fort (ad verbum : "fais un effort avec ta voix"). Asseyons-nous d'abord, je te prie.

Quelle langue emploierons-nous ? Le latin ou le français ?

Permets-moi d'essayer de parler latin. Si je commets des fautes, si quelque chose cloche dans ce que je dirai, tu me reprendras, ce dont je te serai très grandement reconnaissant. (6) sine = imp.sg. du verbe sínere. - (7) Si + futur ant.

Pourquoi parais-tu triste ? (Discours direct)

- Tu me demandes quel peut être le motif de ma tristesse ? (Discours indirect => subjonctif) (4) Ecoute une bonne fois, pour que je ne sois pas obligé de revenir sur un sujet si pénible.

Assez de paroles ; nous en avons dit plus qu'assez. Cessons de parler de ces choses-là ; qu'elles tombent dans l'oubli. N'en parlons pas davantage. Envoie tout cela promener.

As-tu entendu par hasard parler de cela ? Je l'ai appris en secret : garde-le pour toi. Tais-toi là-dessus. (8) Impératif futur.

Ne craignez rien. Vous n'avez rien à craindre : je ne le crierai pas sur les toits.

(9) Gram. § 159. (10) Gram. p.119, IV.

Est-il possible que tu finisses ?

Saisis-tu ce que j'ai dit ?

Oui : je sais tout. Vous avez touché juste. C'est cela même. Vous dites bien. Continuez.

Qu'est-ce qui vous fait rire ?

Est-ce pour rire ou sérieusement ? Vous plaisantez toujours. Vous ne faites que badiner. Trêve de plaisanteries !

C'est très sérieux ; plaisanterie à part ; de bonne foi ; sincèrement.

A qui est-ce de parler ? A toi.

(10) Sous-entendu : officium.

Je ne sais que dire.

Allons, parle ! Parle à voix basse.

 

Dois-je parler ou me taire (subjonctif déli-bératif) ? Je ne vois pas pourquoi je me tairais ; mais je serai bref (futur simple de praecídere).

Je dirai ce qui me viendra à l'esprit.

Mais tais-toi donc !

Je ne puis pas ne pas parler. Je n'ai pu m'empêcher de faire cette déclaration.

Il n'y avait assurément aucun motif pour que tu gardasses le silence.

Dis (ou :) dites-moi la vérité : dites, je vous en prie.

Je vous le dirai seulement quand ce sera utile. Vous comprendrez cela, sans que je vous le dise.

Je vois à votre air ce que vous allez me répondre.

Vous voulez que je vous parle clairement ? – Oui, certes.

Beaucoup parlent autrement qu'ils ne pensent ; ils disent une chose et en pensent une autre. Moi, je dis ce qui est. Je ne dis jamais de flatteries.

Il parle bien et facilement. Il parle facilement et clairement ; mais il n'écrit pas aussi bien qu'il parle. Quant au latin, il le parle tout à fait mal.

Ayez soin de parler correctement et à propos.

Je n'ai pu dire un mot : la peur m'avait paralysé la langue. L'affaire était sortie de ma mémoire.

Apprenez à bien parler et vous n'aurez plus peur.

Ne parlez pas inconsidérément comme un perroquet. Parlez toujours avec réflexion et prenez garde de ne blesser personne.

Certaines gens veulent qu'on parle d'eux ; mais on en parle fort diversement. Sans doute, ils font parler d'eux ; mais combien ne jase-t-on pas sur leur compte ! Je préfère qu'on ne dise rien sur moi : évitons (vitare au subj.) le plus possible que les gens parlent de nous.

Tu parles sans discontinuer (perpetuare) : tiens ta langue, de grâce ! Ne parle pas tant (temperare + datif).

Personne ne disait plus rien ; il finit enfin par se taire.

Permets ( sino + subjonctif avec ou sans ut ou bien + infinitive) que je te réponde.

De quoi parlez-vous ?

Il est question de la guerre.

Qu'en pensez-vous ?

Que cette guerre sera longue et très dure.

 

Cette évocation est très pénible à entendre. Parlons d'autre chose. Cela ne fait qu'aigrir ma douleur.

Ne vous affligez pas plus que de raison. N'en disons pas davantage et faisons ce qu'il y a d'urgent en ce moment.

Faites trêve à vos plaintes. Il est plus salutaire de rire de tout son cœur. Lorsque nous en aurons le loisir, je vous raconterai différentes histoires qui vous feront rire. Vous ne pourrez certainement pas vous empêcher de rire et même vous rirez aux éclats.

Je m'en réjouis d'avance. j'écouterai avec plaisir et à vos histoires je répondrai moi aussi par d'autres. Il faut maintenant que j'aille bien vite à mes affaires. Nous avons trop bavardé.