XIV. FORMULAE (invitationis)

FORMULES (pour une invitation à dîner)

 

PETRUS, CHRISTIANUS.

Cras mecum prandeas.

Pe.   In crastinum te ad coenam voco. Cras ut mecum coenes, oro. Cras te mihi convivam volo.  

Timeo ne non possim.

Ch.   At vereor, ne non licuerit. Ut possim metuo. Veniam, si quidem licebit. At metuo, ne non queam. (1)

Quare?

Pe.   Cur non licebit? Qui sic? Quid ita? Quam ob rem? Quo pacto? Quid causae? Quid obstiterit, quo minus possis?  

Domi me esse oportet.

Ch.   Tum quidem mihi domi manendum est. Ut domi nocte sim, necesse est. Tum certe foris esse non licebit. Cras mihi quoquam ire foras, liberum non erit. A prandio abesse mihi integrum non erit.

Aliquot ipse convivas eo die operior. Aliquot amiculi constituere, ea nocte domi nostrae coenare. Ipsi mihi convivae sunt ea nocte tractandi, alioqui lubens venirem.

Ni id esset, haud gravatim facerem. Quod ni esset, haud me tibi difficilem praeberem. Non excusarem, si liceret. Non paterer bis rogari, (2) si queam. [...]

Pe.   Vel perendie apud me sis, oportet. Saltem perendino die ad coenam venias, necesse est. Quarto abhinc die non gravaberis, mihi praebere convivam. Die Iovis proximo non potes effugere, quin venias.  

Non possum promittere.

Ch.   Non possum polliceri. Affirmare istud tibi non possum. Promittere certum nequeo. Veniam, ubi utrique nostrum videbitur commodissimum.  

Diem dicere debes

Pe.   Diem igitur mihi constituas volo, ad quem mecum sis coenaturus. Diem igitur assignes, oportet. Diem igitur promittas, necesse est. Diem certum mihi praefiniri, praescribi, praestitui, constitui cupio. Ad certum diem condicito. Diem mihi dicas velim.

Nolo, te praescire.

Ch.   Equidem non soleo dicere diem amicis. [...] Praescium te esse nolim. Praescire te nolo. De improviso te opprimam. Inopinato te opprimam. Te nec opinantem oppressero. Te nihil suspicantem oppressurus sum. Non exspectatus adfuero. Adoriar te nec opinantem. Veniam ultroneus et insperatus conviva.  

Ea lege promitto.

Ch.   Veniam quidem; at hac lege, ut tu postridie eius diei vicissim apud me coenes. Faciam eo quidem pacto, ut deinde mihi quoque sis conviva. Ea lege coenam condico, ut tu rursum mihi sis conviva. Spondeo futurum, sed hac exceptione, si tu postero die itidem apud me sis. [...] Do fidem futurum, his quidem legibus, ut tu mecum postridie prandeas.

Pe.   Age fiat. Esto. Sit ita, ut vis. Si iubes, faciam. Novi Gallorum magnificentiam. Non vis gratis apud me coenare, nisi vices retuleris. At isto quidem pacto redire solent in orbem convivia. Sic nascitur conviviorum longa periodus. Hac vicissitudine fiunt sine fine reciproca convivia.

Ch.   Nihil suavius, si minimum accedat apparatui quotidiano. Caeterum ego te detineo, alio fortassis iturum.

Pe.   Immo ego te opinor. Sed cras latius et familiarius confabulabimur. Verum crastino die plura nugabimur. Interim fac valeas. Interim cura, ut bene valeas. Interim valebis. 

 

 

Je désire que tu déjeunes avec moi demain.

Pe.   Je te demande de venir dîner demain chez moi. (Idem). Demain je te veux à ma table.

Je crains de ne pas pouvoir.

Ch.  Mais je crains de ne pas pouvoir. (Idem). Je viendrais, si cela m'était possible. Mais je crains de ne pas pouvoir. (1) Cf Gram. § 237.

Pour quelle raison ?

Pe.   Pourquoi ne pourras-tu pas ? Pourquoi cela ? (Idem). Pourquoi ? (Idem). (Idem). Qu'est-ce qui s'opposerait à ta venue ?

Il me faut être chez moi.

Ch.   A ce moment-là je dois rester à la maison. Il faut que je sois chez moi la nuit. C'est sûr, il ne me sera pas possible alors d'être dehors. Demain il ne me sera pas possible de sortir (foras ire) pour aller où que ce soit (quoquam). Il ne me sera pas possible de m'absenter du déjeuner.

J'attends moi-même ce jour-là quelques convives. Quelques amis ont décidé de dîner ce soir-là chez nous. Je dois m'occuper moi-même de mes invités ce soir-là, autrement, je viendrais volontiers.

S'il n'en était pas ainsi, j'accepterais aussitôt. Autrement, je ne te ferais pas d'opposition. Je ne m'excuserais pas si je le pouvais. Je ne me le ferais pas dire deux fois si je le pouvais. [...] (2) Subjonctif imparfait (irréel du présent).

Pe.  Alors il faut que tu viennes après-demain. Il faut qu'au moins tu viennes dîner après-demain. Dans trois jours tu ne refuseras pas d'être mon invité. Jeudi prochain, tu ne peux faire autrement que de venir.

Je ne peux rien promettre.

Ch.  Je ne peux rien te promettre. (Idem). Je ne peux rien promettre de certain. Je viendrai quand ce sera le plus commode pour nous deux.

Tu dois me fixer un jour.

Pe.   Je veux donc que tu me fixes le jour où tu viendras dîner avec moi. Il convient donc que tu me donnes un jour. (Idem). Je veux qu'un jour précis me soit donné à l'avance (idem ter). Invite-toi à un jour précis. Je voudrais que tu me donnes une date.

 

Je ne veux pas que tu saches à l'avance.

Ch.   Moi je n'ai pas l'habitude de dire le jour (où je viens) à mes amis. [...] Je ne veux pas que tu saches à l'avance (quand je viendrai). (Idem). Je viendrai t'assaillir à l'improviste. (Idem avec différents mots). Je serai un convive en plus et qu'on n'attendait pas.

 

 

Je promets à cette condition.

Ch.   Je viendrai assurément ; mais à cette condition que toi, le lendemain de ce jour-là, tu dînes à ton tour chez moi. J'y souscris à cette condition du moins que par la suite tu sois mon invité. Je viendrai dîner à cette condition qu'en retour tu sois mon convive. Je te le promets sur l'honneur, mais à cette condition (cette réserve) que tu sois chez moi de la même manière le jour suivant. (Idem).

Pe.   Allons, soit ! OK ! Comme tu veux ! Je le ferai si tu l'ordonnes. Je connais la largesse des Français. Tu ne veux pas dîner chez moi pour rien, seulement si tu obtiens la même chose à ton tour. Mais c'est de cette manière, évidemment, que les festins reviennent habituellement dans le monde. C'est ainsi que naît la longue chaîne des banquets. C'est par cet échange que se font sans fin des festins chez les uns et chez les autres.

Ch.   Rien ne me sera plus agréable, si le repas ne se rapproche pas du tout du menu quotidien. Pour le reste, je te retiens, alors que tu t'en vas peut-être ailleurs.

Pe.   Voyons, c'est moi qui te fais attendre, je pense. Mais demain, nous causerons plus tranquillement et familièrement. Mais demain nous dirons plus de bêtises. D'ici là, veille à bien te porter (au revoir). (Idem). (Idem).